
OPINION. Pendant deux ans d’intenses négociations prévues, les émissions mondiales de CO2 continueront pour atteindre un niveau record en 2023. Les citoyens européens ne peuvent plus attendre, il faut agir. Pour atténuer rapidement les conséquences de ces émissions et répondre à la double crise de l’environnement et des inégalités, un fonds d’urgence citoyen fort est nécessaire pour 2022. (*) Par Gaspard Gabriel, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière.
« L’Europe est le tout premier continent à présenter une architecture verte complète : nous avons l’objectif et désormais la feuille de route pour l’atteindre« , s’est félicitée Ursula von der Leyen, présidente de la Commission. Mais pour beaucoup, il y a un grand risque de tensions sociales. Les contraintes sont mises sur le dos des classes moyennes et des consommateurs plutôt que sur les industriels. Les prévisions mises sur la table restent insuffisantes et incohérentes. Elles sont soumises au bon vouloir des États et des entreprises. Est-ce que l’Europe ne se prépare pas en 2023 à une véritable déception après d’âpres discussions entre eurodéputés et les 27 États membres ?
« Les gouvernements ont mobilisé plus de 17.000 milliards de dollars en quinze mois pour répondre à la pandémie. S’ils perçoivent réellement le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité comme une crise, où est ce niveau d’intervention et d’investissement ? », a confié à Reporterre Jeffrey Beyer, économiste.
La première révolution socio-écologique en Europe est française. Elle a été déclenchée par les gilets jaunes. Quelle en est la raison ? La création chaque jour de nouvelles taxes pour des millions de travailleurs. Beaucoup d’autres crises sont là : climatiques et environnementales, sanitaires, sociales, industrielles et sécuritaires. Elles ne disparaîtront pas par magie. Après la pandémie de la Covid19, si les inégalités environnementales et sociales ne sont pas désamorcées rapidement, elles exploseront face aux politiciens Européens.
Le texte phare du quinquennat français, qui vient d’être adopté, en matière de lutte contre le réchauffement est déjà caduque. En effet, la loi française « Climat et Résilience » vise uniquement une réduction de 40 % des émissions carbones à l’horizon de 2030 quand le plan européen « Fit for 55 », présenté le 14 juillet, prévoit une réduction de 55 % des émissions européennes de carbone (par rapport aux niveaux de 1990) et une neutralité carbone en 2050. Que dit le projet européen ?
Les paroles d’or sont souvent suivies d’actes de plomb (proverbe Hollandais) :