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La crise qui a débuté en 2008 a démontré que l’Union avait besoin d’un modèle de gouvernance économique plus efficace. La crise de la Covid‑19 met une fois de plus en évidence les conséquences des règles de gouvernance sur l’économie et la santé.

Une situation enviable. L’Europe est la plus grande union de démocraties dans le monde. La population est riche. Depuis 1945 elle n’a pas connu de guerre. Les villes européennes sont les moins polluées du monde, etc. Malgré tous ces avantages, on a le sentiment que tout ne va pas bien. Avec beaucoup de changements en cours en même temps – le défi climatique, le défi monétaire, le défi technologique et industriel, la montée des populismes et des pays autoritaires – notre système économique ne doitil pas passer à une réflexion à plus long-terme pour qu’une « bonne transition » ait lieu ?

Le défi du changement climatique. La crise climatique s’aggrave. Il s’agit d’une menace évidente et d’un défi majeur. Les incendies, les inondations, les canicules, les sécheresses s’enchaînent et se déchaînent. Pourtant en Europe les gouvernements préfèrent protéger les électeurs nationaux des sacrifices nécessaires pour l’atténuer. L’Europe porte une grande partie de la responsabilité des émissions de CO2. Au fur et à mesure que les années passent (COP1 en 1995 à Berlin), l’action pour la transition énergétique et sociale devient plus urgente. L’écart entre les préoccupations à court terme et les besoins à long terme devient plus difficile à maîtriser pour les dirigeants politiques qui cherchent à se faire réélire. Fautil intégrer des indicateurs « climatiques » dans les critères de convergence ?

Le défi monétaire. Après la crise de la Covid19, l’Europe sera confrontée à de graves défis environnementaux, économiques et sociaux. Ils nécessitent de repenser les règles de gouvernance décidées par accord afin de ne pas trop contrarier les souverainetés nationales. Les critères de Maastricht actuels passent très largement à côté du rôle intégrateur de la monnaie. Les critères ne manquentils pas de justificatifs économiques ? À lire dans l’article 121 du traité « le taux d’inflation d’un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix ». Pouvonsnous garder 60% de la dette au PIB alors que c’était une moyenne approximative des 12 pays de l’UE entre 1986 et 1995. Fautes de règles d’intégration économique et politique stables à long terme, l’Europe s’est concentrée sur une économie peu homogène et insuffisamment protectrice des citoyens. Quant à la Banque centrale européenne, le rachat de titres des dettes publiques devient durable et expansionniste. Ce choix, au lieu de lutter contre l’inflation, révèle à quel point la BCE a un horizon éphémère et ne mesure pas les conséquences à long terme de ses décisions.

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