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Par Gabriel Gaspard

Publié le 07 février 2024, 00:00

26% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté. Le secteur agricole n’est plus solvable. Il est confronté à la baisse de rentabilité et d’un endettement explosif. Face à la double crise économique et écologique, l’État doit réagir immédiatement en annulant les dettes des plus fragiles.

« Un peu plus d’un indépendant sur dix gagne moins de la moitié du Smic annuel et vit sous le seuil de pauvreté » Insee 05/01/2022. Avec l’inflation, le revenu agricole diminue en 2023, la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif est en baisse de 9%.

La santé financière du secteur agricole. Nous allons étudier les 4 ratios financiers clés pour évaluer la performance des branches à partir des résultats économiques des exploitations agricoles.

Voir ci-dessous les explications

                          Rentabilité des capitaux propres. Pour chaque euro investi par ses actionnaires, la branche génère 0,18 cts pour l’horticulture et le maraîchage et uniquement 0,07 cts pour les granivores. Toutes les branches malgré tout parviennent à générer des revenus.

                          Taux de liquidité. Pour un euro de dettes à court terme, la branche bovins lait ne dispose que de 30,5 cts de liquidité. Hormis la branche viticulture, la majorité des branches doit négocier ses conditions de paiement auprès de leurs clients ou faire appel à des sources de financement externes.

                          Taux d’endettement. Le taux d’endettement permet de mesurer la dette par rapport aux sources de revenus. Le taux d’endettement le plus fort est pour la branche granivores à 70,4%. Dès que le taux dépasse 50%, la branche aura de moins en moins la possibilité d’être rentable.

                          Santé financière de la branche. Le revenu brut d’exploitation/produit brut mesure la rentabilité de l’exploitation et doit être au minimum de 30% voire 35%. Grâce aux subventions de la politique agricole commune PAC, seule la grande culture a une santé financière satisfaisante de 34,9%.

Un système agricole en difficulté. Ce n’est plus un secret pour personne, la majorité des agriculteurs est prise au piège de l’endettement. L’excédent brut d’exploitation (EBE) ne suffit plus à rembourser les échéances des prêts, à faire vivre la famille, à donner une marge de sécurité, à permettre de développer l’exploitation et faire face aux frais financiers à court terme. En 2021, selon l’Insee, un agriculteur non salarié à plein temps a touché en moyenne 1.620 euros par mois. La MSA a publié le 6 juillet 2023, son étude sur les risques de mortalité par suicide en 2020 et les taux de tentatives de suicide en 2021.

Annuler les dettes des agriculteurs en difficulté est indispensable pour permettre un changement de modèle alimentaire.

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