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Par Gabriel Gaspard

Publié le 11 septembre 2023, 00:00

Les prix alimentaires en France ont bondi de 11,1% sur un an au mois d’août, après une envolée en juillet de 12,7%. L’augmentation généralisée et durable des prix des biens et services s’est établie à 4,8%. La politique monétaire peut-elle encore intervenir afin de ralentir cette inflation ?

D’où vient l’inflation ? Le 17 février 2023, le gouverneur de la Banque de France écrivait : « il faut préalablement dissiper une illusion répandue, particulièrement dans notre pays : l’arme de la victoire durable contre l’inflation n’est pas budgétaire : elle est en premier lieu monétaire, et ensuite structurelle … ». Qu’en est-il réellement ?

En France le taux de l’inflation reste élevé. Malgré les augmentations successives des taux directeurs de la Banque centrale européenne BCE, le taux de l’inflation en France reste supérieur aux objectifs visés de 2%. Pour la neuvième fois consécutive la BCE a relevé ses taux directeurs pour atteindre un taux de refinancement à 4,25%, le plus haut depuis 2001. Il faut juste rappeler que des taux d’intérêts élevés exercent une pression à la hausse sur le taux du chômage (à 7,2% en août 2023, il est anticipé autour de 7,5% en 2024) et peuvent conduire à une instabilité financière estimée entre 1,5% et 2% quand ils sont supérieurs au taux neutre à long terme.

Qui est responsable de la hausse des prix ? Les chiffres de l’inflation alimentaire pour les mois de juillet et août 2023 ont une fois de plus franchi la barrière des 10%. Une inflation alimentaire supérieure à 10% aurait des effets néfastes sur la croissance (qui est prévue à 0,7% pour 2023). L’inflation globale, due en partie aux tarifs d’électricité et du pétrole, peut également être aggravée par les prix alimentaires et la hausse des salaires à causes des réponses tardives du gouvernement. La politique monétaire n’est pas un outil efficace pour contrôler l’inflation provoquée par des facteurs du côté de l’offre agricole et industrielle qui sont conjoncturels. L’inflation alimentaire est une crise causée par les industriels. D’après l’Insee, entre la fin 2021 et le premier trimestre 2023, leur taux de marge a fortement augmenté : « La hausse continue de l’inflation alimentaire, depuis fin 2021, et les niveaux inédits atteints ces derniers mois constituent un défi pour le conjoncturiste« , et restent « conditionnés aux cycles de négociations entre producteurs, transformateurs et distributeurs ».

Il faut attendre janvier 2024 pour voir les prix alimentaires baisser ou rester stables

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