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L’économie écosociale est une économie qui crée un équilibre entre une économie performante, la solidarité sociale et la protection de l’environnement.

Pourquoi les marchés financiers grimpent malgré la crise sanitaire et la récession.

Avec la crise de la Covid-19, la France et l’Europe, par leurs plans de relances, ont injecté beaucoup d’argent dans les marchés. L’augmentation des bourses est tout simplement l’évolution de la quantité d’argent et du volume de dépenses dans l’économie. L’indice boursier suit en réalité l’évolution de la masse monétaire.

Non, la bourse « ne monte pas parce que les boursicoteurs parient qu’elle va monter ». Pour comprendre, il faut s’autoriser quelques explications.

En France, l’État alimente son budget principalement par des emprunts. La dette française est principalement financée par des obligations émises par l’État. En effet, la dette de la France est composée en majorité d’OAT (Obligations Assimilables du Trésor) d’une durée de 7 à 30 ans. Les OAT sont des titres financiers qui ont en majorité un taux fixe et sont remboursés à leur valeur nominale d’émission à une échéance fixée dès le départ. L’État Français émet les obligations auprès de banques privées chargées de distribuer les titres sur le marché national et international.

Les obligations du trésor sont cotées en bourse secondaire pendant leur durée de vie. C’est le prix de l’obligation qui va décider les acquéreurs. La valeur de l’obligation va fluctuer en fonction du niveau des taux d’intérêt en suivant l’offre et la demande.

A chaque émission d’une OAT, les banques commerciales créent de la monnaie. A la base du processus de création de cette monnaie il y a un agent économique (ménage, entreprise, etc.). Ici c’est l’État qui souhaite se financer pour soutenir l’activité. Pour ce faire, les banques commerciales vont créditer le compte courant de l’État du montant de l’OAT accordée. Par un simple jeu d’écriture, elles vont ainsi créer de la monnaie. Dans ce cas, « les crédits font les dépôts » puisque le montant du crédit octroyé vient alimenter le compte courant du client de la banque commerciale. C’est grâce à ce processus que le stock de monnaie en circulation croît en liaison avec les besoins de monnaie du système économique. Seules les banques commerciales ont ce pouvoir de création monétaire.

A cause de la pandémie, il y a inflation de la masse monétaire. Le 10 mars 2020, face à la crise mondiale de la covid-19, la commission européenne assouplie les règles de déficit, le fameux plafond de 3%, pour faciliter l’aide aux entreprises en difficulté des États membres. Le Président de la république française met alors en place une enveloppe de 300 Md€ pour garantir les prêts sollicités par les entreprises à leurs banques. Dans la même période, le 09 Avril 2020, l’union Européenne prévoit 240 Md€ de prêts du fonds de secours de la zone euro, et un fonds de garantie de 200 Md€ pour prêts aux entreprises . Enfin le 21 juillet 2020, la France et l’Allemagne arrachent un accord historique : les 27 pays de l’union européenne sont parvenus à une entente sur le budget de relance soit 390 Md€ de subventions directes aux États après un emprunt commun et 390 Md€ de prêts aux états à rembourser par chacun. La France seule à emprunter directement 200 Md€ en 2020.

Les actions grimpent lorsqu’il y a inflation de la masse monétaire (masse monétaire : mesures de l’ensemble des valeurs convertibles en liquidités au sein d’un pays). Pour appréhender cette analyse, il faut commencer par regarder l’impact de la Covid-19 sur le CAC-40 (le CAC-40 est le principal indice boursier de la Bourse de Paris). Le 24 janvier 2020, date de la déclaration du premier cas de coronavirus en France, l’indice CAC-40 était à 6024,26 points. La plus forte baisse a été enregistrée le 18 mars 2020 avec un indice de 3754,84 points. Le 11 décembre de la même année, l’indice CAC-40 s’élevait à 5.507,55 points [1]. On constate une augmentation d’environ 47% entre la première réaction de la commission Européenne le 10 mars 2020 et celle du 11 décembre 2020.

La masse monétaire devient fébrile. D’après la situation mensuelle monétaire de la Banque de France, l’encours fin du mois de février 2020 est de 1 142,60 Md€. Le dernier encours connu fin octobre 2020 est de 1 693,5 Md€ [2]. La masse monétaire croit bien d’environ 48% pendant cette période. C’est quasiment la même chose que le CAC-40.

De l’argent de l’État qui pousse la bourse à tourner de plus en plus vite mais avec une économie qui va mal : l’Insee maintient sa prévision, établie début juillet, d’un recul de 9 % du produit intérieur brut (PIB) pour l’ensemble de l’année 2020 [3]. Depuis mars, la Covid-19 a coûté 200 Md€ à la France. La dette est attendue à plus de 120% du PIB [4]. Ce qui génère une injustice dans la distribution des richesses, et fait que la classe moyenne prend du retard et que les pauvres deviennent plus pauvres.

Le piège à éviter : plus la France emprunte sur les marchés financiers via des banques privées, plus il y a création de monnaies. Plus il y a d’argent circulant dans l’économie plus il y a d’argent disponible pour investir dans des actions. Ce corolairerend également les instruments d’investissement alternatifs, tels que les obligations, moins attractifs. Ainsi, la possibilité de l’État à emprunter à long terme est réduite [5]

Il faut éviter l’accélération de la masse monétaire qui provoquerait une envolée de la bourse quiprofiterait uniquement aux plus grosses capitalisations boursières. Les politiques de relance, en 1975 et en 1981, ont amené de l’inflation, un important déficit du commerce extérieur… et très peu de croissance. Une solution, la Banque Centrale Européenne BCE doit donc prêter à des établissements publics de crédit Français aux mêmes taux que ceux pratiqués pour les banques commerciales. Ces mêmes établissements publics pourraient ensuite prêter à la France aux mêmes taux et rendre supportables les coûts de refinancement des dettes. De quoi soulager la France qui se retrouve étranglée par les coûts de refinancement faits via les banques commerciales, et réduire une création de monnaie générée par un endettement excessif.

Du point de vue des traités Européens, il n’existe aucune barrière juridique à un prêt de la BCE à un établissement public de crédit Français. Voir l’article 123-2 traité de Lisbonne [6].


[1] https://fr.statista.com/statistiques/1104720/impact-coronavirus-indice-cac-40-france/#statisticContainer

[2] https://www.banque-france.fr/statistiques/situation-mensuelle-monetaire-de-la-banque-de-france-fev-2020

[3] https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/02/en-france-l-activite-se-contractera-de-9-en-2020-maintient-l-insee_6061948_3234.html

[4] https://www.lefigaro.fr/flash-eco/la-dette-publique-francaise-desormais-prevue-a-119-8-du-pib-en-2020-20201030

[5] https://finance.zacks.com/relationship-between-money-supply-stock-prices-7764.html#:~:text=Stock%20prices%20tend%20to%20move,such%20as%20bonds%20less%20attractive.

[6] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:12008E123&from=FR

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