Covid-19 : Joe BIDEN propose un second plan de relance de 1.900 Md$ [1] en plus des 900 Md$ voté en décembre, soit 13,7% du PIB des Etats-Unis. Pour la France le plan de relance est de 2,18% du PIB par an sur deux ans soit 100 Md€.

Selon les observations de l’observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) [2], les pertes de revenus sont estimées à 191 Md€ sur l’ensemble de l’année 2020. L’étude publiée par la société d’assurance-crédit Euler-Hermes estime à 62 000 défaillances d’entreprises en 2021. C’est une situation comparable à celle qui avait prévalu après la crise financière de 2008 [3]. En plus, il faut « rattraper le retard pris par la France dans ses objectifs climatiques » d’après le Haut conseil pour le climat (HCC) [4].
Le coût réel de la crise de 2008. En 2008 face à la crise financière, les banques centrales européennes ont abaissé leurs taux, ont injecté des liquidités et ont acheté de la dette publique et privée. La BCE a injecté 4 000 Md€ de 2011 à 2017. [5]. En 10 ans, la crise financière a coûté approximativement 1 541 Md€ à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.[6]. La dette de la France a augmenté de 1 000 Md€ sur 10 ans entre 2007 et 2017. Pour la même période, le total de remboursement d’intérêts des dettes, à lui seul, s’est élevé à 500 Md€. [7]
La réponse de l’Europe et de la France à la crise de la Covid-19. Le 10 mars 2020, face à la crise mondiale de la covid-19, la commission européenne assouplie les règles de déficit, le fameux plafond de 3%, pour faciliter l’aide aux entreprises en difficulté des États membres. Le Président de la république française met alors en place une enveloppe de 300 Md€ pour garantir les prêts sollicités par les entreprises à leurs banques.[8] Pendant le confinement, l’enveloppe budgétaire réellement mise sur la table pour soutenir l’économie française s’élève à 57 Md€. Ce montant correspond à la différence entre la loi rectificative 3 de 457,4 Md€ et la loi de finance initiale de 400,4 Md€. Dans la même période, le parlement allemand vote un plan de soutien de 1 100 Md€ pour des aides budgétaires au secteur de la santé afin d’assouplir le régime du chômage et garantir les offres aux entreprises en difficulté etc.[9]. Le 09 Avril 2020, l’Union Européenne prévoit 240 Md€ de prêts du fonds de secours de la zone euro, un fonds de garantie de 200 Md€ pour prêts aux entreprises et jusqu’à 100 Md€ pour soutenir le chômage partiel [10]. Enfin le 21 juillet 2020, la France et l’Allemagne arrachent un accord historique : les 27 pays de l’union européenne sont parvenus à une entente sur le budget de relance soit 390 Md€ de subventions directes aux États après un emprunt commun et 390 Md€ de prêts aux états à rembourser par chacun.[11]
La France doit rembourser les dettes actuelles jusqu’en 2050. En effet,les emprunts de l’État financés par des obligations assimilables du trésor à 30 ans sont à échéance de 2050 et le remboursement du plan de relance Européen n’interviendra qu’à compter du budget 2028-2035.
« Le quoi qu’il en coûte », pour limiter la crise de la Covid-19, est nécessaire et vital mais qui va payer au final ?L’endettement pour améliorer la trésorerie des entreprisespar la baisse des impôts de production ou financer l’emploi est une bonne solution à court terme. Ce n’est pas un plan adapté pour une relance durable. Il faut une touche citoyenne pleine de sens : réfléchir à mobiliser l’épargne des citoyens pour financer des projets verts et socio-économiques.
Comme les Etats-Unis et le Japon qui vient de valider un nouveau plan de 600 Md€ (13,2% du PIB) : « Nous avons compilé ces mesures pour restaurer l’économie tout en ouvrant la voie à une croissance plus axée sur les technologies vertes et numériques » a signalé le premier ministre japonais Yoshihide Suga. En complément de son premier plan de relance de 100 Md€ sur 2 ans et le plan d’emprunt Européen de 750 Md€ (40 Md€ pour la France), la France aussi doit élaborer un second plan d’investissement de 6% à 10% du PIB basé sur l’affectation des économies des ménages français[12] .
Il faut préparer immédiatement les investissements futurs sans alourdir l’endettement extérieur avec un fonds citoyen pour financer la transition verte, investir dans des activités durables et accélérer la transformation numérique. Une partie de cette ressource doit servir à soutenir les fonds propres dans les secteurs qui ont le plus souffert de cette crise.
[1] https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/covid-joe-biden-propose-un-plan-anti-recession-a-1900-milliards-de-dollars-1281241
[2] https://www.latribune.fr/economie/france/pandemie-des-pertes-colossales-en-2020-un-pib-francais-a-7-1-en-2021-866023.html?xtor=EPR-2-%5Bl-actu-du-jour%5D-20201214&_ope=eyJndWlkIjoiM2RmNGUxYmI4ZmU4MWFlZWZkNmUwMmMxMWMyYzBlOWQifQ%3D%3D
[3] https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/covid-quatre-chiffres-choc-sur-lemploi-en-france-1272442
[4] https://www.latribune.fr/edition-quotidienne/16-12-2020/france/le-haut-conseil-pour-le-climat-souhaite-plus-d-efforts-dans-le-plan-de-relance-64555.html#xtor=EPR-2-%5BLe+Quotidien%5D-20201216
[5] https://www.challenges.fr/finance-et-marche/ou-sont-passes-les-4-000-milliards-d-euros-injectes-dans-l-economie-par-la-bce_520551
[6] https://www.capital.fr/economie-politique/la-crise-de-2008-a-10-ans-voila-ce-quelle-a-coute-a-la-france-1314379
[7]https://www.economie.gouv.fr/cedef/dette-publique
[8] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/coronavirus-vers-une-indemnite-mensuelle-pour-les-independants-1185901
[9] https://www.capital.fr/entreprises-marches/allemagne-le-parlement-approuve-un-plan-de-relance-faramineux-1365754
[10] https://www.lesechos.fr/monde/europe/coronavirus-les-pays-de-lue-sentendent-sur-une-reponse-economique-commune-1193858
[11] https://www.lesechos.fr/monde/europe/plan-de-relance-europeen-macron-et-merkel-arrachent-un-accord-historique-mais-rabote-1225056
[12] https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/malgre-une-dette-elephantesque-le-japon-sinvente-un-autre-plan-de-relance-a-600-milliards-deuros-1271913